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Si vous voulez ranimer une conversation à table avec des amis, certains sujets permettent généralement de le faire avec une efficacité redoutable. Vous pouvez parler de Sarkozy ou de tauromachie, par exemple, effet garanti. Si vos amis sont radioamateurs, essayez donc de parler de QSL directe !

Avec les QSL directes, on parle d’argent, ce qui provoque invariablement des débats. Pour régler le problème, et pouvoir continuer à envoyer certaines cartes en direct en espérant un retour, j’utilise depuis plusieurs mois des enveloppes timbrées self-adressées. On abrègera en ETSA ou SASE.

Comme son nom l’indique, une SASE c’est trois choses: Une enveloppe, un timbre, et une adresse. Comme nous parlons là de l’enveloppe qu’utilisera la station DX ou le manager pour vous retourner une carte, l’adresse indiquée sera la votre (!) et le timbre devra être celui du pays du DX ou du manager.

Voila où je voulais en venir: Par extension, on appelle souvent SASE une enveloppe self-adressée accompagnée d’une « contribution » aux frais postaux de retour (1 IRC ou 1 ou 2 USD). Hé bien je trouve très efficace d’utiliser, au lieu des dollars, des timbres du pays en question !

Je stocke donc des timbres de quelques pays où se trouvent souvent des managers: En ce moment, j’ai des timbres US, des timbres allemands et italiens, du montant applicable chez eux pour un envoi vers la France.

Si le système demande un peu d’organisation, je peux vous assurer qu’il est très efficace.

D’une part, personne ne pourra jamais vous dire que ce que vous avez envoyé ne couvre pas les frais de port (ce qui est de plus en plus vrai si vous n’envoyez qu’un dollar), et d’autre part la station distante, quand elle aura une enveloppe à votre adresse avec un timbre collé dessus, n’aura pas trop d’autre choix que de s’en servir pour vous répondre. Tandis qu’avec vos dollars, elle pourrait toujours préférer aller boire une bière (à votre santé, quand même).

Sans voir le mal partout et suspecter systématiquement les correspondants, le système est également très pratique, car si un « grand » manager est généralement organisé pour vous répondre, ce n’est pas forcément le cas de tous vos correspondants. Il m’est d’ailleurs arrivé une fois de recevoir une carte avec une ETSA (timbre français) d’une station DX, je peux vous assurer que c’est très pratique de n’avoir qu’à mettre une carte dedans et hop, le tout dans une boîte. Devoir aller à la poste pour acheter un timbre et se retrouver avec un billet d’un dollar à changer est quand même moins évident.

Bien entendu, il est impossible d’avoir sous la main des timbre de tous les pays à qui vous écrivez. Les dollars restent incontournables dans certains cas. Mais pour le reste, essayez, vous m’en direz des nouvelles !

Je suis tombé par hasard sur un site web décrivant l’Automatic Link Establishment (ALE), et n’ayant pu satisfaire ma curiosité à la seule lecture du site, j’ai essayé le « machin » ce week-end. Naturellement, il fallait que je vous en touche un mot.

Des modes numériques, il en nait autant qu’il en meurt chaque mois, plus ou moins performants, innovants ou pratiques. Je ne suis pas du genre à m’extasier devant le simple attrait de la nouveauté, mais l’ALE est cependant un peu différent car, en plus du protocole « transport », il définit aussi un protocole « routage ». Autrement dit, l’ALE ne se contente pas de définir comment transmettre l’info d’un point à un autre, il définit aussi (en partie) quelle info doit circuler, et pourquoi faire.

Autant vous le dire tout de suite: je n’ai pas été convaincu par l’utilité du machin.

Dans sa théorie de fonctionnement, chaque station est censée veiller plusieurs fréquences (ce qui est réalisé en faisant QSY le transceiver à un rythme régulier, automatiquement par commande informatique) pour écouter si on l’appelle. Ensuite, l’appelant va à son tour appeler sur toutes les fréquences pour chercher à obtenir une réponse de l’appelé et, si réponse il y a, choisir la meilleur fréquence pour établir la liaison. La liaison peut ensuite se faire par messages courts style SMS. Un appel séléctif, en somme.

Je n’ai rien trouvé dans ce système qui fasse mieux que l’opérateur radio expérimenté. Un radioamateur sait, par sa pratique, sur quelle bande appeler selon l’heure et la localisation du correspondant. De plus, le mode de transmission ne m’a pas paru très performant par rapport à d’autres, ni plus rapide.

J’ajoute que le système mobilise un bon petit tas de fréquences, et qu’aucun procédé n’évite qu’une station débarque à l’improviste sur une fréquence utilisée au préalable par d’autres OMs. Chacun est censé savoir, alors qu’elles sont silencieuses, que lesdites fréquences sont, à tout moment, susceptibles de servir aux « bip bip » de l’ALE. Carton rouge sur ce point.

Le seul attrait de la chose tient peut être à l’interopérabilité. Le système étant défini comme norme militaire MIL-STD-188-141, FED-STD-1045, les OM américains faisant partie de réseaux d’urgence peuvent s’en servir au sein de fréquences partagées.

Les réseaux d’urgence et la coopération avec les autorités étant ce qu’elles sont chez nous, ALE peut être rangé dans la catégorie des « j’ai essayé, ça marche » mais sans plus..

Que diriez-vous de partir en voyage pour « Fiji, Vanuatu, Solomon Islands & Papua New Guinea » ou bien « Tahiti, Society Islands, Cook Islands, Tonga, Wallis and Futuna, Fiji » ? A croire que les circuits ont été taillés sur mesure pour les DXeurs, non ?

Hé bien si vous faites partie de ceux qui ont toujours une station légère à portée de main et 10 ou 20 000 euros de budget vacances (quand même), je vous conseille une visite sur le site de cette agence de voyage de malades qui organise des périples vers ce genre de destinations dont on ne parle que sur la liste des entités DXCC. J’imagine un peu le pied que ce serait de faire un tel circuit avec des étapes radio !!

Et si, comme moi, vous ne faites pas partie de la catégorie en question, vous pouvez toujours espérer que d’autres partent pour leur demander un sked !