Cherchez l’erreur

C’est ma femme qui a décelé l’anomalie en classant des QSL ce weekend (notez que nous avons des activités familiales palpitantes !)

Qui trouvera l’erreur ?

2013-05-19 19.59.10

Catégories
radioamateur

Une manne financière inespérée !

Depuis Newington (USA) ce matin, l’IARU a diffusé un communiqué de presse étonnant: La vente d’un bloc d’adresses IPv4 dont disposent actuellement les radioamateurs. Cette vente permettrait de dégager « plusieurs dizaines de millions de dollars » (!), c’est donc quelque chose de tout-à-fait significatif pour notre hobby, qui mérite qu’on s’y attarde.

Le contexte:

Les adresses IP sont des adresses qui identifient de façon individuelle les machines connectées à l’internet. Vous disposez d’une adresse IP (attribuée par votre fournisseur d’accès), et les serveurs que vous consultez aussi (par exemple 173.194.78.94 pour Google France). Il faut attribuer des adresses à CHAQUE machine.

Or, l’Internet Protocol a été conçu à une époque où il semblait qu’une réserve de 232 soit plus de 4 milliards d’adresses serait largement suffisant pour couvrir tous les besoins. A cette époque reculée, dans les années 70, un radioamateur pionnier des réseaux (et du packet-radio), Hank Magnuski, a obtenu un bloc d’adresses à part entière, c’est à dire la plage composée de toutes les adresses commençant par 44, soit 16,7 millions d’adresses uniques, pour permettre le développement du packet selon la maxime « IP over everything » !

Aujourd’hui, l’allocation de ces adresses ne se fait plus entre copains autour d’une bière comme à l’époque beatnik, mais est confiée à l’IANA, qui dépend elle même de l’ICANN, puis à des groupes régionaux (RIPE en Europe) etc etc. Et surtout, de nos jours, les adresses IP sont une ressource rare. En février 2011, l’IANA a annoncé qu’elle n’avait plus de réserves. Pour cette raison, il existe une nouvelle version, appelée IPv6, qui permet d’allouer beaucoup plus d’adresses, mais c’est un autre sujet.

Cette rareté des adresse IPv4 donne lieu à de la spéculation: Certaines sociétés recherchent des adresses alors que les « autorités » ne peuvent leur en allouer. Elles sont donc contraintes d’en racheter à ceux qui les possèdent. A titre d’exemple, lors de la faillite de NORTEL, qui détenait 666624 adresses IP, plus de 80 entreprises étaient intéressées par ce rachat, et c’est finalement Microsoft qui a racheté 470016 adresses au prix de 11,25$ par IP !

Le deal:

Selon les déclaration de son Président, VE6SH, c’est dans ce contexte que l’IARU a été approchée de façon de plus en plus insistante, depuis plusieurs mois. Bien que n’étant pas « propriétaire » de cette plage d’adresse 44/8, l’IARU a déclarée être habilitée à négocier pour le compte des radioamateurs du monde entier, s’agissant d’une instance représentative auprès de l’ITU.

L’IARU a constaté que, bien que certaines de ces adresses soient allouées dans de nombreux pays, elles n’étaient quasiment plus utilisées, compte tenu d’une part de la déroute qu’a connu le packet-radio lors de l’avènement de l’internet grand public, d’une part, et au fait que les rares expériences d’IP par des radioamateurs se faisaient bien souvent dans d’autres classes d’adresses « privées » (adresses commençant par 10. ou 192.).

Dans ces conditions, l’IARU a négocié avec l’IANA la restitution du bloc 44/8, moyennant une contrepartie financière dont le montant n’a pas été révélé, mais de « plusieurs dizaines de millions de dollars », selon la déclaration officielle. Une telle valeur n’a rien de surprenant lorsqu’on fait le calcul: 16,7 millions d’adresses à 10$ chacune…

L’IARU a déclaré avoir refusé de céder ces adresses directement à des sociétés privées, bien qu’elle ait été approchée par de nombreuses « major » de l’internet. Elle a considéré qu’agissant comme mandataire d’un service non lucratif, elle avait privilégié une restitution à l’IANA, moyennant une « contrepartie équitable ».

Les réactions:

De façon surprenante, il n’y a pas eu beaucoup de réactions à cette opération. Gageons que cela viendra lorsque la nouvelle sera diffusée. Certains ont toutefois reproché à l’IARU, sur des forums internet, de « vendre les bijoux de famille », de « brader le patrimoine du radioamateurisme ».

L’IARU, qui avait pris les devants, a fait valoir plusieurs points pour sa défense:

Le bloc d’adresses 44/8 était véritablement sous-utilisé (NDLR: c’est vrai en ce qui me concerne, je suis 44.151.34.7, j’ai du faire joujou deux ou trois fois avec cette adresse dans les années 90, et depuis…)

La valeur de ces adresses ira décroissante avec le temps, au fur et à mesure que l’IPv6 sera répandue. Elle aurait donc agi sagement en cédant les adresses IPv4 au moment du « peak oil », si l’on peut dire.

Enfin, selon l’IARU, les radioamateurs sont des gens aimant l’expérimentation (NDLR: je laisse à l’IARU la responsabilité ses propos), ceux qui souhaitent utiliser des adresses IP pourront le faire en IPv6, l’IARU ayant par ailleurs reçu attribution d’une plage d’adresse suffisante en IPv6.

Et pourquoi faire ?

Que l’IARU ait fait une bonne affaire, financièrement parlant, on peut le constater. Mais pourquoi faire ? Selon VE6SH, les fonds seront placés dans le cadre d’une « fondation », dont le but sera d’allouer des ressources financières aux projets portés par les sociétés nationales et les autres associations amateur (l’AMSAT a notamment été cité). Selon l’IARU toujours, « ces moyens financiers vont permettre au radioamateurisme non seulement de mener à biens une multitude de projets techniques et scientifiques, mais aussi d’assurer sa promotion et sa protection, le tout avec des ressources suffisantes, plus que jamais nécessaires ».

Reste donc à voir, concrètement, ce que cela donnera. Pour sa part, F6BYJ a déclaré « c’est une magnifique nouvelle, le REF-UNION a d’ores et déjà reçu l’assurance de recevoir une subvention conséquente pour la rénovation du système de chauffage de la Maison des Radioamateurs, à Tours ». S’opposant frontalement à une telle utilisation des fonds, F1PSH a rétorqué, sur un site web anonyme « tout cet argent est gaspillé, alors qu’on pourrait monter des projets « ballons » dans beaucoup d’écoles françaises ».

A suivre, assurément.

Vacances, j’oublie (pas) tout !

Long Delayed Echoes @ Arecibo

Mon attention (et la votre aussi peut-être) a été attirée par la lecture d’un article du blog radio « Sparky’s » qui, hier, relatait un étrange évènement: Un astronome travaillant à Arecibo aurait capté des signaux radio en provenance de l’espace. Les signaux se situaient dans la bande VHF basse. Après acquisition et traitement, il s’avère qu’il s’agit d’émissions télé.. d’il y a 47 ans, et qui auraient donc passé tout ce temps à se promener dans l’espace avant de revenir vers nous.

La lecture de tels article a au moins le mérite de faire rêver.. Ecouter en 2011 ce qui a été émis en 1964 ! On se prend à rêver du prodige technique que cela constitue, quand on connaît les difficultés à faire de l’EME.. Mais un court instant de rêverie plus tard, la raison reprend le dessus: Comment est-ce qu’une telle chose est possible ? Pourquoi maintenant, pourquoi sur cette fréquence, pourquoi cette émission…

Après avoir gambergé un peu, j’ai décidé d’aborder la question autrement et de « remonter aux sources », et j’arrive à la conclusion que cette info est tout simplement un fake. Ou, pour parler français, un hoax. Ah pardon.. une vaste fumisterie quoi ! (vous remarquerez que les fumisteries sont toujours vastes.. on ne parle jamais des petites fumisteries, c’est injuste)

Quelques indices:

  • L’article en question indique « Source: BBC WS ». J’ai cherché sur le site de BBC World Service, je n’ai rien trouvé malgré plusieurs essais avec des mots-clefs différents. L’article suspect n’étant pas daté, cela ne facilite pas les recherches (il aurait été daté du 01/04, par exemple…)
  • Les recherches Google avec des mots clefs tirés de l’article donnent des résultats « repompés » mais aucun ne pointe vers un site BBC.
  • Les recherches avec les noms cités, comme le Dr.Vern, astronome d’Arecibo, ou Peter Wells, « BBC television historian », ne pointent vers rien d’autre que cet article-là. Le répertoire d’Arecibo ne contient pas de Dr Vern.

Donc si vous avez des sources plus précises, n’hésitez pas à intervenir dans les commentaires, mais sinon, l’affaire est classée.

 

Les choses que j’aurais aimé savoir en débutant

Librement traduit d’un article de K3NG.

Je n’approuve pas forcément tous les points, mais certains sont très bien vus

  • En matière d’antenne, ne raisonne pas en mètres, mais en longueur d’onde.
  • Ne te préoccupe pas de l’orientation de ton dipôle s’il est à moins d’une demi-onde du sol.
  • Dans le monde des contesteurs en multi-multi ou des DX’men « big gun », la bataille est plus souvent une bataille de comptes en banque que de compétences.
  • Tu traverseras plusieurs périodes dans ta vie de radioamateur. Ne dépense pas trop d’argent dedans tant que tu n’es pas certain d’aimer vraiment la phase dans laquelle tu es.
  • Ne détermine pas ta réussite d’après le nombre de diplômes qu’il y a sur ton mur.
  • Au début, ton argent sera mieux placé dans des antennes que dans un amplificateur. Ensuite, lorsque tu auras les meilleurs antennes que ton budget et ton emplacement permette, tu pourras songer à acheter un ampli.
  • Il y a des bons cibistes et des mauvais cibistes. Il y a plus de radioamateurs qui ont commencé par la CB que ce que tu ne crois.
  • Ne sois pas nerveux.
  • Il y a des trouducs chez les radioamateurs. Mais tu ne peux pas les identifier d’après leur licence, leur age, leur ancienneté, leur provenance, leur mode préféré, leur scolarité ou leur revenu.
  • Quand la propagation est là, même une antenne pourrie pourra faire des bons contacts. Les gens pensent alors que l’antenne pourrie est une bonne antenne. Ce n’est pas vrai.
  • La perception que les gens ont du radioamateurisme est différente de la façon dont nous nous voyons nous-mêmes. Le radioamateurisme est un hobby étrange, ésotérique, parfois archaïque, auquel les gens ne comprennent rien de rien. Bienvenue dans cette société secrète.
  • Ce n’est pas 1 ou 2dB qui vont faire la différence. Le plus important, ce sont les 50 premiers dB.
  • [Girls actually dig letters written in Morse code while you’re dating.] (traduction, quelqu’un ??)
  • Économise et achète un pylone telescopique ou basculant.
  • Six mètres.
  • Tu peux trafiquer où que tu habites. N’importe quel petit bout de métal peut être accordé avec une boîte d’accord.
  • Tu n’achèteras une quad HF qu’une seule fois.
  • Un TOS bas ne veut pas dire que l’antenne est bonne. Les charges non-rayonnantes ont un très bon TOS.
  • Pour tes débuts, ne commence pas par les relais VHF.
  • Il n’est pas très difficile de devenir un opérateur compétent. C’est écouter et apprendre que les gens trouvent difficile. Il faut que tu écoutes ce que font ceux qui réussissent.
  • Echelle à grenouille.
  • Fabrique le toi-même. Même si tu n’es pas ingénieur en électronique. Quand tu fabriques, ne t’inquiètes pas si tu ne fais pas le circuit idéal. Ne t’embêtes pas à faire des circuits imprimés, tu peux réaliser à peu près n’importe quoi « en l’air ». Expérimente. Tu apprendras davantage de tes erreurs que de tes succès.
  • Ne tombe pas amoureux d’une marque de radio.
  • Ne te limite pas à un seul mode.
  • Rejoins un club. Dans ce club, fais ce qui est sympa et qui te fais plaisir. Dès que les autres commencent à te dire ce que tu devrais faire, il est temps de partir. Quand ton investissement dans le club te semble une corvée, va-t-en. Si le club est en survie artificielle et que tu n’arrives pas à le faire revivre en trois ans, débranche la prise. Passe à autre chose et sans regret.
  • Le QRP n’est pas difficile. Cela demande de la persévérance et de la patience… et de savoir lorsqu’il est temps de passer QRO ou QSY.
  • « Life is too short » pour s’engeuler avec tenter de convaincre ceux qui disent que « life is too short for QRP ».
  • Si tu es dans un club que tu n’aimes pas, et que tu veux le quitter pour faire un club concurrent, prends une feuille et fais la liste de tout ce que tu n’aimes pas dans le club actuel. Tu auras les raisons pour lesquelles en créer un nouveau n’est pas une bonne idée.
  • Ne fais pas de la CW pour impressionner les gens.
  • Prends une adhésion à vie à l’ARRL (ou ton autre association nationale) dès que tu peux te la payer. Ne t’inquiètes pas, viendront des jours où tu seras en désaccord avec l’ARRL, mais tu économiseras quand même sur l’abonnement à la revue (et l’ARRL est sans doute la seule raison qui explique que le radioamateurisme existe encore aux US).
  • Ce n’est pas ce que tu ignores qui te gène. C’est ce que tu ne sais pas que tu ignores qui te crée des ennuis.
  • Va-t-en lorsqu’il le faut.
  • Dans le radioamateurisme, fais ce que tu aimes, et aime ce que tu fais.
  • Tu as choisi un hobby génial, pour la vie.