Souveraineté diminuée autour de Clipperton ? (MAJ)

Vu dans le magazine « Capital » de Mai 2011:

Du fond de sa cellule mexicaine, la malheureuse Florence Cassez n’en a pas conscience. Mais elle a sans doute contribué à faire perdre à la France… 40 000 kilomètres carrés de territoire national. Certes, pas des bonnes terres à blé, ni des vallées verdoyantes piquées de villages enchanteurs : juste des fonds marins plantés autour de Clipperton, l’un de nos îlots du Pacifique. Mais, tout de même, ces millions d’hectares (l’équivalent de la superficie de la Suisse), qui renferment pas mal de manganèse, de nickel et de cuivre, auraient bel et bien pu devenir propriété de la République. Il aurait suffi pour cela que le gouvernement dépose un dossier à l’ONU avant le 13 mai 2009, et la Commission des limites du plateau continental nous en aurait attribué la souveraineté. Hélas ! Pour ne pas fâcher les autorités mexicaines (qui revendiquent à demi-mots Clipperton) et ne pas risquer de compromettre la libération de la prisonnière, Nicolas Sarkozy a volontairement laissé passer la date limite. « Nous ne pourrons plus revenir en arrière », reconnaît-on à Matignon. Autant dire que nous pouvons désormais faire une croix sur ces étendues sous-marines. »

Quelques recherches sur le web permettent de découvrir que cette « demande d’extension du plateau continental » s’inscrit dans un programme plus global nommé EXTRAPLAC.

Effectivement, le site d’EXTRAPLAC confirme (rubrique Programme / Planning) que « Le dossier de revendication doit être déposé auprès de la Commission des Limites du Plateau Continental avant le 13 mai 2009, faute de quoi le plateau continental français au-delà de 200 milles sera considéré comme appartenant au patrimoine commun de l’humanité au regard de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. »

Il ne s’agit donc pas vraiment d’une diminution de la souveraineté, puisque notre souveraineté actuelle (ZEE) demeure, mais d’une perte de chance de l’étendre.

A la lecture de l’article, je me suis demandé si seule la demande d’extension relative à Clipperton avait été abandonnée, ou bien si c’est tout le programme « EXTRAPLAC » qui était tombé à l’eau (mouarf !), ce qui concernerait alors pas mal d’endroits dont les noms résonnent aux oreilles des DXers comme Amsterdam, Bassas da India, Crozet, Clipperton, Europa, Futuna, Guadeloupe, Guyane, Réunion, St Paul & Amsterdam, Kerguelen, Iroise, Juan de Nova, Martinique, Mayotte, Nelle Calédonie, Polynésie, St Pierre et Miquelon, St Barthelemy, St Martin, St Paul, Terre Adélie, Tromelin et Wallis !

J’ai donc posé la question aux responsables du programme EXTRAPLAC (IFREMER), il m’a été répondu:

Le programme extraplac a bien depose avant la date limite l’ensemble des dossiers pour les zones ou une extension etait possible:

il s’agit de demandes pour 8 zones geographiques, 3 demandes preliminaires (a developper dans les annees qui viennent), et une reservation de droit sur la Terre Adelie.

Les autres zones (comme Bassas da India, par exemple) sont enclave par des ZEE d’autres pays, et donc pas d’extension possible. L’exception est Europa: Au sud de cette ile dans le canal de Mozambique il y avait theoriquement une possibilite, mais notre campagne de mesures a demontre que les critere geologiques n’etait reunies pour pretendre a une extension.

Les resumes sont affiche sur le site de la Commission des Limites du plateau continental, a l’ONU (accessible via www.extraplac.fr, ou directement

http://www.un.org/Depts/los/clcs_new/clcs_home.htm sous les rubriques submissions and preliminary information.

 

Voila pour une information complète, sur un sujet éloigné de la radio, certes, mais qui nous concerne tout de même puisqu’il s’agit malgré tout de l’extension du territoire national !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.