L'assurance OM

L’actualité du microcosme s’est agitée ces jours-ci autour de « l’assurance OM ». Le REFU nous a fait l’honneur d’un communiqué dont il a le secret, qui consiste à nous dire, en substance

  1. Que ce que nous payions ne servait à rien
  2. Qu’on a qu’à se débrouiller tout seul pour l’avenir

C’est assez magnifique: Pendant des années, le REFU a fait l’intermédiaire (*) entre un assureur et nous en nous proposant la souscription d’une « assurance OM ». Et aujourd’hui, le même REFU n’y va pas par quatre chemins en nous écrivant que cela ne sert à rien puisque c’est généralement couvert par les assurances personnelles ! Alors de deux choses l’une: SOIT le REFU a raison, c’est couvert par nos assurances persos, et dans ce cas ça fait des années que le REFU nous enfume (**) en nous vendant une assurance inutile, SOIT le REFU a tort et il vous faut trouver une solution de remplacement. Et là, merci le REFU de nous laisser en plan à quelques semaines de la date d’échéance !

Alors, pour l’assurance comme pour le reste, il va falloir se débrouiller sans le REFU ! Comme j’ai parfois l’impression que la matière « assurance » semble aussi attractive pour le radioamateur lambda que la mécanique des fluides ne l’est pour moi, je vais essayer de vous transmettre quelques notions qui vous permettront peut-être d’y voir plus clair, et SURTOUT de prendre vos décisions en connaissance de cause.

A quoi sert une « assurance OM » ?

Il y a plusieurs « catégories » d’assurance:

  1. Celles qui assurent vos BIENS contre les risques qu’ils courent: On les appelle « MULTIRISQUES »
  2. Celles qui garantissent votre propre responsabilité si vous occasionnez des DOMMAGES A DES TIERS: On les appelle « RESPONSABILITE CIVILE » (RC)
  3. Celles qui assurent bibi si bibi met les doigts dans l’ampli ou le sgeg dans la steppir: Ce sont les assurances CORPORELLES

Cela est généralement assez confus, car en pratique, pour les particuliers, plusieurs catégories sont mélangées dans un même contrat. Par exemple, pour votre auto, si vous êtes assuré « tout risque », votre contrat couvre aussi bien votre voiture si on la vole (multirisques), votre voisin si vous défoncez son portail (responsabilité civile) et bibi si vous êtes blessé (corporelle).

Donc, premier point, vous devez examiner votre situation sur ces trois catégories. Appeler votre assureur pour lui demander si « vous êtes couvert pour la radio » n’a aucun sens, il faut savoir couvert contre quel risque !

Deuxième point, vous n’êtes pas obligé d’être assuré (ce qui n’est pas le cas pour la RC en automobile). Vous pouvez très bien choisir d’assumer vous-même le risque que vous courrez. Mais faites-le en connaissance de cause: Si vous décidez de ne pas prendre d’assurance multirisque, votre risque est limité: Vous perdez tout votre matériel, c’est tout. Si vous décidez de faire l’impasse sur votre assurance responsabilité civile, vous courrez un risque virtuellement illimité: Si votre pylône tombe sur la route au moment ou passe un camion citerne de produit toxique, vous pouvez occasionner des risques à hauteurs de centaines de milliers, voire de millions d’euros, et ce sera à vous de les payer. Et à vos enfants…

Ce point est à tempérer. Parfois, vous ne faites pas ce que vous voulez, par exemple si vous êtes locataire. Le bailleur va généralement vous imposer d’être assuré en RC.

Suis-je bien assuré ?

Nous avons tous, généralement, un contrat « multirisques habitation ». Allez chercher le votre, retrouvez les conditions générales et les conditions particulières, elles précisent normalement les garanties accordées. Si vous ne les avez pas, redemandez-les à votre assureur.

En ce qui concerne la MULTIRISQUES:

Vérifiez d’abord contre quels RISQUES vous êtes couverts. Le vol et l’incendie le sont, généralement, mais fouillez un peu plus les risques sensibles qui nous concernent: Dommages électriques, foudre, tempête…

C’est fait ? Maintenant regardez pour quel MONTANT. Deux questions à vous poser:

Est-il adapté ? Un montant adapté, c’est un montant qui est suffisant pour couvrir ce à quoi vous pouvez prétendre, mais qui n’est pas surévalué, sinon vous payez une cotisation trop élevé alors que vous ne recevrez pas plus.

Comment dois-je prouver l’existence de mes matériels, et comment est chiffré mon indemnité. Nous avons bien souvent, dans nos stations, des matériels à qui nous donnons une certaine valeur. Mais il ne sert à rien d’ajouter  purement et simplement ces valeurs pour assurer le total si nous sommes dans l’incapacité, après sinistre, de prouver l’existence des matériels en question (matériel de construction maison, matériel acheté d’occasion) ou bien si l’assureur applique, pour le calcul de son indemnisation, des formules de déduction de vétusté et que le matériel est trop ancien !

En ce qui concerne la RESPONSABILITE CIVILE:

Vérifiez dans votre contrat habitation qu’il couvre votre responsabilité civile. Généralement, c’est le cas, mais dans des termes assez peu précis. Par exemple, le contrat couvre la responsabilité « dans le cadre de votre vie privée » mais ne précise pas ce que c’est que la « vie privée », ce qui laisse planer le doute.

Mon contrat stipule, par exemple « Nous garantissons les dommages matériels et immatériels causés aux voisins et aux tiers suite à incendie, explosion ou dégât des eaux ayant pris naissance dans les biens assurés et dont vous seriez responsable ». Incendie, explosion ou dégât des eaux, c’est bien gentil, mais cela ne couvre pas la chute du pylône, par exemple !

En ce qui concerne les dommages CORPORELS:

A moins que vous n’ayez une formule étendue ou des options, le contrat habitation ne couvre pas vos dommages corporels. Si cela est important pour vous, souscrivez donc une police « individuelle accidents » et vérifiez qu’elle couvre le risque de bidouillage de haute tension ou de chute de 12m de haut (bon courage !)

Je suis dans le doute, que faire ?

Vous avez relu vos contrats, et vous êtes encore plus soucieux qu’avant ? Un conseil: Prenez vos précautions ! L’assureur est fourbe, son jeu est d’encaisser le maximum de cotisation pour vous offrir le moins de garanties lorsque un dommage sérieux se produit. Exemples:

Vous voulez couvrir les risques matériels. Vous faites une liste de tout votre matos, en valorisant le vieux Heatkit à son prix d’achat, ou le transverter home-made au prix vu à la dernière brocante. L’assureur va se frotter les mains, ajouter XXK€ à la valeur de vos capitaux multirisques, vous faire payer une cotisation supplémentaire..et en cas de sinistre, bon courage !

Vous demandez à votre assureur si votre responsabilité civile est garantie. Il vous dira oui. Mais bizarrement, par téléphone uniquement !

Mon conseil: Interrogez votre assureur. Présentez-lui les choses, et obligez-le à vous conseiller, à adapter vos garanties. Exigez des réponses écrites à toutes vos questions et conservez-les.

A titre d’exemple, voici un courrier que j’avais envoyé à mon assureur il y a plusieurs années. Il n’est pas parfait, loin de là, il ne correspond qu’à ma situation de l’époque et surtout ce n’est que le début de la discussion, mais cela pourra peut-être vous inspirer ?

Adaptez vos garanties en fonction des réponses. Sauf cas très particuliers, il sera sans doute moins coûteux d’étendre un contrat existant auprès de votre assureur habituel que de souscrire un contrat « spécialisé ».

(*) J’emploie ce terme volontairement. La qualité d’intermédiaire en assurance est une profession règlementée. Le REFU n’est bien évidemment pas un intermédiaire en assurance immatriculé à l’ORIAS. Ceci explique peut-être (mais ce ne sont que des supputations) les ennuis du REFU avec la DGCCRF et consorts.
(**) Cette situation me rappelle celle de la fameuse obligation d’abonnement à Radio-REF: On nous explique pendant des années que c’est comme ça, qu’il faut payer, et puis du jour au lendemain, on fait volte-face. Et le plus drôle, c’est que personne ne vient réclamer des comptes, au nom de l’association qui y laisse sa crédibilité morceau par morceau !

7 réponses sur « L'assurance OM »

Merci pour vos commentaires, vous êtes la deuxième personne à vous interesser aux assurances relatives au radioamateurisme en FRANCE.

Hormis vos commentaires sur la globalité du sujet dont nous vous remercions, je voulais apporter une précision, me semble t-il résumant le sujet qui évitera à notre sens bien des pertes de temps inutiles.

Dans un contrat on est 2,

Pourquoi voudriez vous qu’un Assureur aussi prestigieux et courageux soit il, mette une personne a disposition pour adapter le contrat classique adapté pour une distribution de masse pour THE Radioamateur (cela n’a pas été fait aux States où ils sont 700000 ; en France 15000), croyez vous comme m’a précisé, un correspondant assureur Suisse, que l’on a que ça a faire ! là on était chez les grands, même très grands au niveau du Service à la clientèle.

En résumé, quand du spécifique adapté existe, on s’en sert, on ne cherche pas midi à 14H
quelque soit d’ailleurs les pretextes, car si il y a pretexte l’assureur et le courtier, mandataire de son client, comprendra qu’il n’y a purement et simplement rien a protéger…(valeurs, pratique bref… ce n’est pas un praticien au sens où nous l’entendons, on est pas dans la téléphonie portable à 120 € unitaire CQFD)

Pour finir, ce n’est pas un hasard si nous offrons des garanties « tous risques »sur les biens contribuant à la pratique du hobby, ainsi qu’une garantie RC à forte valeur ajoutée (risques liés au rayonnement electromagnétique pas pour vous mais pour les tiers)

C’est ce qu’on appelle l’expertise, l’excellence, pour nos détracteurs avisés ; pas toujours bien inspirés d’ailleurs.

Bon Trafic à Tous

Assurisk Development

oubli : Si ce produit avait existé, croyez vous que nous aurions perdu notre temps à le créer après un audit, au profit de la Communauté radioamateur et SWL de toute la planète avec un maillage de correspondants etrangers? on est très certainement pas plus brillants que les autres mais dans ce Cabinet on a entendu parler de l’Assurance et de la notion de Service.

Tout d’abord, j’ai supprimé les liens placés par Assurisk dans son message. D’une part je ne suis pas là pour assurer de la publicité gratuite, et d’ailleurs, Assurisk étant désormais le seul acteur en la matière, il me semble qu’il n’en a pas trop besoin (de publicité).

Je trouve qu’il y a beaucoup de vent dans la façon dont on présente les assurances radioamateurs. Il n’est PAS question, par mon article, d’envoyer chaque radioamateur à la recherche d’une assurance « sur mesure ». Il n’est pas question NON PLUS d’inciter chaque radioamateur à souscrire un contrat chez Assurisk.

Mon propos est plus pragmatique, il y a trois phases:
1 – Savoir ce qu’il faut assurer et comparer avec la façon dont on est déjà assuré.
2 – Étendre les contrats dont on dispose déjà pour mieux couvrir les risques associés au radioamateurisme
3 – Faire confiance à un courtier et souscrire à part le contrat qu’il propose

Selon les moyens dont il dispose et/ou la part de risque qu’il est prêt à assumer, chacun peut s’arrêter à la phase 1, 2 ou 3.

Personnellement, je me suis arrêté à la 2, qui dans mon cas offre le meilleur rapport couverture/coût.

« risques liés au rayonnement electromagnétique pas pour vous mais pour les tiers »

Une assurance (ou un courtier.. je ne suis pas spécialiste) qui dans ces communications souhaite nous apporter un produit adapté à nos besoins et en connaissant notre passion et qui parle de « risques liés au rayonnement electromagnétique » ??

De quels risques parlez vous ? surfez-vous sur la panique générale de la chasse aux sorcières que nous voyons actuellement ?
Pouvez-vous nous apporter des précisions sur ces risques ? sur quelle étude scientifique basez vous votre argumentaire ?

Cdlt
Guillaume

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