CQ passe au numérique [MAJ]

Dans une annonce datée d’hier, l’éditeur américain CQ a annoncé le prochain passage au numérique des revues qu’il édite, à savoir CQ Amateur Radio (CQ magazine), CQ VHF, Popular Communications et WorldRadio Online.

Les éditions numériques viendront s’ajouter, et non remplacer, les éditions papiers des journaux en question. Il ne s’agira pas seulement de versions PDF des journaux papiers: Les éditions numériques devraient être agrémentés de liens hypertextes, de fichiers multimedia etc…

Ce passage prendra effet en octobre, avec le numéro « Novembre » de WorldRadio Online, puis CQ prendra la suite.

Il sera possible d’acheter les revues numériques au numéro ou par abonnement. Elles seront disponibles sur une variété de plateformes (PC, Mac, Iphone, Android…)

Un seul mot: BRAVO !

Dans cet article d’août 2008 (trois ans déjà !) je mettais en doute la viabilité, à l’heure du numérique, du business model qui consistait à imprimer des articles sur papier et les envoyer par la poste à des lecteurs. Dans cet article de janvier 2009, j’invitais la présidente du REFU à sauter le pas et à proposer à ceux qui le souhaitent de renoncer au papier et de recevoir leur revue sous forme électronique.

Rien de tout cela n’est arrivé. Ce n’est même pas un problème français: Ayant été membre de l’ARRL (et abonné à QST) et étant actuellement membre de la RSGB (abonné à RadCom) je constate que les associations de radioamateurs demeurent frileuses sur « le grand saut ». Autant certaines d’entre elles permettent de consulter les anciens numéros en ligne, ou de recevoir un CD-Rom annuel, autant il n’est toujours pas possible de demander à recevoir la revue chaque mois sous forme numérique. D’où vient cette paralysie ?

Moralité: Je vais tester CQ numérique les mois prochains. Si la revue me convient, il est fort probable que je ne renouvelle pas mon adhésion à la RSGB et que je m’abonne à CQ-numérique. Je ne serai alors plus membre de l’IARU.

[MAJ du 06/10/2011: Sur le site de CQ, le coût de l’abonnement numérique est de 27$ par an. A comparer aux 36$/an pour l’édition papier pour les américains, ça ne fait pas une énorme économie. A comparer aux 62$/an pour l’édition papier vers l’Europe, ça devient intéressant.]

10 réponses sur « CQ passe au numérique [MAJ] »

Salut Laurent,

Ta « Moralité » finale porte mal son nom : en quoi la comparaison d’un mode associatif et d’un mode commercial peut être moral ?

Si l’ARRL, la RSGB, le REF-Union et sans doute d’autres ne sortent pas
une édition numérique mensuelle mais qu’elles doublent leurs
publications papier d’une édition CD annuelle, c’est pour avoir une
rentrée d’argent supplémentaire pour l’association.

Comma la vente de kits, de cartes, l’organisation de diplômes, …

De mon côté, une fois reçus et lus tous les Radio REF et les QST, je donne ou je revends pour pas cher les numéros papier ey j’achète les CD pour un gain de place. Je dois être très con.

Mais tes remarques sont bien dans l’air temps (depuis déjà pas mal de
temps d’ailleurs)  : je paie le moins cher possible pour le max de
service. Et je mets à l’index des associations et j’engraisse
parallèlement des actionnaires.

Toute petite différence de mentalité.

Tu n’es pas si con, du moins je l’espère, parce que je fais comme toi ! En tant que membre d’une association (que ce soit le REFU, l’ARRL ou la RSGB) je lis chaque mois la revue, et en fin d’année j’achète l’archive numérique pour pouvoir balancer les revues papier (ou les donner au RC si cela intéresse les gens)

D’autre part, tes critiques sur mon comportement seraient recevables si je n’avais montré, les années passées, mon intérêt et mon investissement pour la chose associative (comme tu peux le voir, mes questions sur ce thème remontent à 2008 ou 2009), et si je n’étais, encore aujourd’hui, membre d’une association nationale et donc contributeur à l’IARU.

Ma conclusion vise à comparer le comportement de deux « entités » différentes sur ce point de la revue numérique.

Partons du postulat que la revue numérique mensuelle est quelque chose d’attendu par certains radioamateurs.

Satisfaire ces amateurs peut être fait pour un coût proche de zéro (les faibles investissements informatiques complémentaires que cela nécessite étant compensés par une économie sur les coût d’impression et d’expédition).

La question est donc: Pourquoi est-ce que les associations ne le font pas ?

Si l’on constate que des associations aussi différentes que l’ARRL, la RSGB ou le REFU se refusent à le faire, on doit en déduire que ce n’est pas une question de mentalité franco-française, ni de moyens..

Donc j’en reviens à la question: Pourquoi ?

Face à cette question, les entités « associatives » restent donc paralysées alors que les entités « privées » (pleines d’actionnaires gros et gras avec des cigares au bec) font preuve de beaucoup plus de pragmatisme et répondent à la demandent de leurs clients.

Pourquoi ?

Je pense que les associations sont piégées: Elles ont fondé leur revenus sur la vente de revues imprimées, et elles ne savent pas comment en sortir.

Leur « chance » c’est qu’elles ont une clientèle assez « captive » (service QSL etc) pour arriver à lui imposer d’acheter du papier, alors que c’est un non-sens économique.

Les privés comme CQ n’ont pas cette chance et sont donc OBLIGES de s’adapter, sinon c’est la mort. 

Les associations peuvent encore temporiser, sur le mode « jusque là tout va bien » alors que l’impact se rapproche.

Je ne suis pas certain que ce soit une chance pour elles…

OK, merci d’avoir pris mon commentaire au niveau où il le fallait.

Pour le reste, on ne peut pas mettre toutes les associations dans le même panier d’un point de rentrée financière 🙂

Et ce sont celles qui gagnent le moins qui devraient passer les premières au numérique périodique.

On va voir, mais je ne suis toujours pas d’accord avec ta manière de poser l’équation finale : IARU ou association commerciale. C’est comme si tu disais : je m’abonne à Télé Loisirs ou je donne à la Croix-Rouge 🙂

« Je m’abonne à télé-loisirs ou je donne à la croix-rouge » ?

La question est saugrenue, en effet, car télé-loisirs et la croix-rouge n’ont pas le même objet.

Mon choix serait donc tout aussi saugrenu si le REFU et les éditeurs privés n’avaient pas le même objet.

Question: Quelle est le premier poste de dépenses dans le budget de l’association ?

Je connais la réponse et j’ai déjà proposé plusieurs fois différentes manières d’aborder le problème. Concernant le REFU, on ne peut pas faire le big bang en tout numérique car il existe encore une bonne frange de population (comme je suppose dans les autres pays) qui ne sont pas prêt à lâcher le papier intégralement. Mais ça se fera inéluctablement.

Par contre, en tant qu’adhérent ET abonné à la revue, j’aimerais bien recevoir tous les mois un accès pour aller télécharger la revue en numérique. Parce que je lis de plus en plus ce type de revues, bulletins, etc, sur iPad

Personnellement je suis un grand adepte des versions exclusivement numériques (journaux, magazines livres).
Pourquoi? Pas uniquement pour une question de cout mais plutôt pour une facilité de lecture et d’archivage.
L’intérêt de passer au numérique (au moins pour ceux qui le veulent) pour le REF-U c’est un double intérêt :
– pour gagner autant le REF-U pourra baisser la cotisation de ceux qui passent au numérique (pas de frais de Poste et impression)
– ce sera un bon moyen d’attirer des nouveaux aux autre services.
Que nous soyons pour le papier ou pas là n’est pas le problème : demain la version papier des quotidiens va disparaître car en France les coûts d’impression et de distribution étranglent ces entreprises (la faute à qui c’est un autre débat); le REF-U franchira le pas tôt ou tard.

My 2 cents – Élément de réponse?
Et si toutes ces associations n’étaient pas passées à l’édition numérique à cause du faible pourcentage des personnes intéressées et de la peur des supports numériques pour l’édition en général?
Regardez la moyenne d’age des adhérents, je ne suis pas sûr que la première chose qu’ils réclament est une édition numérique. Dans un QST de ces derniers mois, il y avait même un courrier de lecteur fâché de l’utilisation des QR Codes dans la revue…
Et vous, vous lisez le bulletin du REF en utilisant la présentation « Flip »? Il n’y a sûrement pas affluence (le lien de la page web du REF est cassé).
Ensuite vient le problème de la peur de se faire pirater la revue. Le résultat est des applications chargées d’éviter la reproduction trop facile, comme le biniou Zinio pour CQ, machin imbuvable qui ne fonctionne pas en mode déconnecté sur mes PC (désolé, je n’ai ni Windows, ni Mac) et qui est d’une lenteur… Ces tiers en promettant la sécurité pour les éditions numériques, contribuent grandement à faire grimper le prix du numérique.
Je pense donc que les sociétés d’édition viennent au numérique parce que même si çà ne représente qu’une très faible part de marché, çà peut contribuer à étendre leur diffusion et donc leur revenus.
Pour les associations, on n’y adhère pas pour la revue ou tout au moins, ce n’est pas la motivation première. Donc, il n’y a aucun intérêt pour elle – tout au moins tant que le sujet n’aura pas été débroussaillé.

Il y a plein de sujets derrière cette question, et il est donc bon d’en discuter.

Je ne pense pas qu’il faille discuter en terme « d’envie » de passer au numérique, mais plutôt en terme de nécessité. Les vieux n’ont pas plus envie de passer au numérique pour leur revue que de regarder TF1 sur la TNT, après tout, mais ils n’ont pas eu le choix, la nécessité économique les a obligés à passer à la TNT. 

La peur du piratage me fais sourire.. Pirater Radio-REF !! Pour mémoire, l’ARRL offre avec ses gros bouquins (Handbook, Antenna book) les versions PDF. On les retrouve d’ailleurs sur BitTorrent. Et alors ? Apparemment ça ne gène pas leurs ventes, puisqu’ils continuent. Et puis, quel est le but final ? Assurer la diffusion de l’information et la promotion du radioamateurisme le plus largement possible, non ? N’y a-t-il pas quelque chose de paradoxal à parler de la revue comme d’une « vitrine » et à protéger cette vitrine des regards des passants ?

Je suis bien d’accord avec toi sur les éléments que tu exposes (et tu prêches un convaincu) mais j’en reste néanmoins persuadé que :
1- les dirigeants des associations ne prennent pas le risque aujourd’hui de passer au numérique car ils savent qu’ils seraient confrontés à de nombreux détracteurs qui menaceraient de quitter l’association, etc. Je suis sûr aussi que la TNT s’est faite parce que toutes les chaines sont passées au numérique (donc de force). Si la seule chaine majoritaire en terme d’audience (TF1) était passée seule à la TNT, tout le mode regarderait le JT sur France 2. 
2- Piratage: le sujet reste très sensible. Le « lobby du papier », appelons-le comme cela, agite le spectre des échanges de fichiers musicaux pour montrer que le numérique est un risque majeur. D’expérience, parce que je l’ai vécu professionnellement, je puis t’assurer qu’ils ont l’oreille des éditeurs. C’est ce qui explique, je pense, que les versions numériques ne sont diffusées sur CD qu’après la parution papier (en fin d’année pour le REf et l’ARRL).

Reste que tes dernières phrases sont pour moi les plus importantes : quel est le but final ?
Est-ce vendre un magazine ou animer et promouvoir l’émission d’amateur ?
C’est tout le problème.
Commençons par les adhérents: « j’adhère à une association parce que je veux soutenir ce qu’elle défend et je me retrouve dans ses actions ou parce qu’elle édite un journal de liaison qui m’intéresse? »

Pour moi, et c’est ce que j’ai déjà proposé à quelques associations, elles pourraient fort bien :
– communiquer en utilisant les moyens « modernes » qui permettent d’éviter de dépenser des fortunes en impression et en diffusion
– faire de l’argent en publiant des objets « de prestige » pour ceux qui aiment cela.

Je te rejoins dans l’idée qu’il faut y passer maintenant : quand on lit la ligne « Radio-REF » du rapport financier du REF par exemple, on comprend que le déficit chronique pourrait être résolu facilement.
En parler – comme tu le fais par exemple – est déjà une façon d’avancer. Merci pour ton article.

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