"Construire sa station"

S’il y a bien un mythe dans le radioamateurisme français, c’est celui de « construire sa station ».

A une époque, pour l’examen, il semble qu’il fallait présenter à l’examinateur un émetteur-récepteur de sa construction et en expliquer le fonctionnement, étage par étage. La pratique courante était que, de candidats en candidats, on se repasse mutuellement « LE » poste bricolé et que chacun le présente comme son oeuvre, ceci avec la complicité silencieuse de l’examinateur qui, du moment que les bases théoriques étaient assimilées, admettait la magouille jusqu’à ce qu’il signale discrètement à l’un des candidats qu’il avait un peu trop vu le poste en question et qu’il serait bon d’en changer.

De cette époque demeure peut être le mythe de « construire sa station ».

Ce qui est regrettable, c’est que bien souvent encore aujourd’hui, construire sa station est considéré comme le seul moyen d’être un « vrai radioamateur ». Sous entendu, les non-constructeurs ont eu beau passer leur examen, ils ne valent pas un clou face au « canal historique » des radioconstructeurs.

Même s’il m’est arrivé de construire (principalement des kits) et que j’apprécie la douce odeur de flux de soudure, je ne suis pas un radioconstructeur.

Je ne dispose pas, d’un atelier de tôlerie dans mon garage, ni d’un laboratoire électronique dans une autre pièce. A vrai dire, je n’ai même pas d’oscillo ! Juste un multimètre…

Mais le radioamateurisme est défini internationalement comme un « Service de radiocommunication ayant pour objet l’instruction individuelle, l’intercommunication et les études techniques, effectué par des amateurs, c’est-à-dire par des personnes dûment autorisées, s’intéressant à la technique de la radioélectricité à titre uniquement personnel et sans intérêt pécuniaire « .

Même si la construction personnelle d’appareils radioélectriques n’est pas mentionnée, il ne fait aucun doute qu’une telle activité entre dans le cadre du radioamateurisme.

Mais pas seulement !

Prenons, par exemple, le défunt packet-radio. Faire du packet, cela pouvait se limiter à brancher un TNC (modem) à un émetteur-récepteur, et hop, trafiquer. Mais cela peut aussi amener à comprendre ce que l’on fait. Les couches OSI, les protocoles réseau, les systèmes de routage, les moyens d’améliorer l’utilisation d’une fréquence donnée.. Des notions sans doute plus utiles pour les communications d’aujourd’hui que la méthode de fabrication d’une self ?

En conclusion donc, de même que l’on peut construire un kit sans rien comprendre, on peut pratiquer une activité radioamateur en ne construisant rien mais en apprenant beaucoup !

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