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Une visite chez ES5TV

Nous partons de Talinn (Estonie) en direction du parc national de la Gauja, en Lettonie. La route la plus directe longe la côte baltique, mais nous préférons passer par l’intérieur, en prenant la direction de Tartu.

Il faut dire qu’une fois encore, j’avais décidé de rendre visite à une station locale. En l’occurrence, savoir laquelle ne m’a pas été difficile.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais certains indicatifs sont enregistré très précisément dans ma mémoire. Je veux dire: Pas seulement l’indicatif, mais l’intonation, la voix, l’accent… voire même la manipulation, ce qui est un comble pour un phoniste, mais c’est une réalité.

Hé bien là c’était ça. Estonie, dans mon cerveau, ça fait « Echo Sugar Five Tango Victor » d’une façon très précise… et avec un signal énorme !

Contact pris avec Tonno, nous convenons d’une visite. Il me donne la position de la station. Le GPS ne localise pas précisément l’endroit, mais il me dit qu’à quelques kilomètres à la ronde, je devrais pouvoir le trouver. Et c’est vrai.

Visiblement je suis sur la bonne route !

Arrivés sur les lieux, un premier champ est occupé par un double four-square l’un dans l’autre:

On poursuit un peu et on arrive au QRA. Nous sommes accueillis par son oncle, qui habite sur place.

Tonno nous rejoint rapidement, il travaille à Talinn.

Je ne vais pas vous faire une description précise des antennes, je n’ai pas pris de notes et arrivé à un certain point, j’ai fait « buffer overflow ».

Nous marchons dans les champs pour visiter tel ou tel ensemble d’antennes, mais ce qui attire immédiatement la curiosité c’est indéniablement le « chef d’œuvre » de ES5TV: Son groupement d’aériens pour le 21MHz.

Huit fois 5 éléments full size ! Un gain de 21,5dB qui lui permet même d’émettre et recevoir des « pings » en rebondissant sur la Lune, sur la bande des 15 mètres !

Difficile de rendre justice à une telle installation. La photo est forcément réductrice, car pour que « tout rentre » à l’image, il faut faire du panoramique.

Mais chaque antenne que l’on voit est une monobande 5 éléments, soit plus de 10m de boom. Le premier étage est à 20m de haut, les suivants à 40, 60 et.. 80 mètres !

L’ensemble mesure donc 80 mètres, il tourne en entier depuis sa base. C’est pharaonique !

Cette vidéo donne d’ailleurs une bien meilleure idée de l’échelle:

A l’intérieur, le reste est à l’avenant. Il faut non seulement de quoi trafiquer et envoyer suffisamment de jus, mais il faut aussi de quoi piloter, filtrer, coupler et commuter les différents aériens.

Le poste principal de la station.
Antenna pasta.

Nous trafiquons un peu. Et vous savez quoi ? Pas de propagation sur 21MHz. Et là au moins cela me permet de répondre à cette grande question de l’univers, cette remarque moqueuse « il n’y a pas de mauvaise propagation, il n’y a que de mauvaises stations ». Hé bien non ! Malgré nos >100000 watts de PAR et nos grandes oreilles, les appels demeureront vains !

Je me réfugie donc sur le 20 mètres, histoire d’activer pour quelques minutes ES5/F1JKJ.

Nous discutons encore un moment, puis il nous faut reprendre la route en direction de la Lettonie.

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QR-code et QSL: Pas mort

Dans un article sur ce blog le 25 novembre 2011, je lançais une idée:

Je pense que le groupe ADIF devrait réfléchir à la définition d’un format de code 2D, genre QR-code, pour l’échange d’info de QSO par ce biais.

Après quelques commentaires et échanges, je précisais le concept dans un autre article le 11 février 2012:

Le travail à réaliser serait donc de « normaliser » afin de produire un genre de standard, comme l’ADIF, tant sur le code lui-même (il n’y a pas que le QR-code, les datamatrix sont peut-être plus appropriés) que sur son contenu, qui serait basé sur l’ADIF.

Quelqu’un (F6BEE si je me souviens bien ?) m’avait incité à mettre cette proposition par écrit afin de la soumettre à la conférence générale de l’IARU région 1 qui se tenait en Bulgarie en septembre 2014.

J’avais préparé pour cette occasion un « paper » dans lequel je proposais une roadmap:

− to choose the best 2D-code for this use

− to define the fields that could be integrated in 2D-codes, based on the ADIF de-facto standard

− to define their encoding syntax

− to promote the use of such-defined 2D codes by logging/QSL-editing software, so that these defined 2D-codes are added to QSL cards along with the human readable data

− to encourage the development of specific applications for QSL Bureaux and/or QSL Managers

L’idée avait donc été soutenue par le REF à cette conférence de l’IARU, et le REF proposait de mener un groupe de travail.

L’histoire en était resté là, à ma connaissance. Je ne sais pas si le groupe de travail a été formé, ni qui en a fait partie…

Toujours est-il que les allemands ont été productifs, puisque à la conférence générale de l’IARU région 1 qui avait lieu en Allemagne en 2017, les allemands présentaient une norme aboutie.

Elle permet, en imprimant des QR-codes sur les cartes en plus des informations habituelles, d’intégrer sous une forme lisible par les machines non seulement les indicatifs d’origine, de destination ou du manager, mais aussi les données de plusieurs QSOs.

L’histoire aurait pu en rester là, et la norme allemande au rang des idées bizarres jamais mises en pratique.

Hé bien non ! Désormais, les cartes imprimées par le « QSL service » du DARC intègrent les codes en question ! Regardez cette carte reçue récemment:

Elle contient deux QR-codes.

Celui de gauche est le moins dense, il intègre les indicatifs d’origine et de destination.

Celui de droite reprend les informations sur le QSO.

Voila ! Il aura fallu presque 10 années et des allemands besogneux, mais je suis heureux de voir mon idée de 2011 désormais concrétisée.

Alors que j’écrivais en 2011 que « Les bureaux QSL peuvent s’équiper de lecteurs optiques. Cela leur permet de scanner des QSL comme à la caisse du supermarché, et ensuite, selon les informations lues, de déterminer si la QSL émane d’un membre de l’association (pour le bureau départ) ou de savoir vers quel pays elle va (bureau arrivée) etc.. » le DARC explique:

Der entwickelte QR-Code auf den QSL-Karten wird in nächster Zeit dafür benötigt, um die Karte innerhalb der Sortieranlage dem richtigen Empfänger zuzuordnen. Dieser QR-Code wird mittelfristig den magnetischen Code ersetzen, der bei der jetzigen manuellen Datenerfassung unten aufgedruckt wird.

Le code QR développé sur les cartes QSL sera bientôt nécessaire pour attribuer la carte au bon destinataire dans le système de tri. À moyen terme, ce code QR remplacera le code magnétique imprimé en bas par l’entrée de données manuelle actuelle.

Et tandis que j’imaginais en 2012 que « Les OMs pourraient faire la même chose (avec des applis smartphone) pour mettre à jour leurs logs » hé bien le DARC poursuit:

Eine zusätzliche Idee ist, dass der Empfänger der Karte mittels Webcam diese Daten automatisch in sein Logbuchprogramm übernehmen kann.

Une autre idée est que le destinataire de la carte peut utiliser automatiquement ces données dans son programme de journal de bord à l’aide d’une webcam.

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DXCC update

Un bon tableau plutôt qu’un long discours, voici l’état actuel de mes crédits validés au DXCC, ayant profité du confinement pour une mise à jour.

317 entités actuelles validées, donc.

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Panoramique et IC-7300

Il n’est pas étonnant que l’Icom IC-7300 ne fournisse pas de sortie IF, puisque ce transceiver n’a pas d’IF.

Comme on peut le voir, il numérise directement les signaux RF

Pour autant, et bien que cela ne soit guère surprenant, cette absence de sortie FI a pas mal fait jaser, car l’habitude avait été prise par de nombreux OM (dont votre serviteur, dès 2008) de brancher la sortie FI de nos transceivers à un récepteur SDR calé sur cette fréquence fixe pour permettre ensuite des traitements numériques comme l’adaptateur panoramique ou le skimmer.

Il existe bien des bidouilles qui se présentent comme une « sortie FI pour l’IC-7300 » mais de mon point de vue cela relève plus du marketing que de la réalité: Selon la compréhension que j’en ai (je n’ai pas testé) de telles extensions permettent seulement de prélever proprement du signal pour permettre un traitement par un SDR, mais contrairement à ce qui se faisait avec la FI, il n’y a pas de lien entre la fréquence de l’Icom et celle du SDR (sauf à les asservir par des commandes CAT).

Qu’on se le tienne donc pour dit: La sortie FI sur l’IC-7300, c’est du mirage.

On peut cependant se consoler modestement avec une sortie « adaptateur panoramique » qui est produite par le transceiver pour ceux qui aimeraient utiliser le soft de contrôle RS-BA1.

A ma grande surprise, il est possible de récupérer informatiquement cette sortie pour l’intégrer et en faire une utilisation assez graphique. Voyez par exemple ce que ça donne, intégré avec les spots, dans le logiciel DX-Lab que j’utilise:

Sur le plan de la configuration, c’est assez obscur cependant: Une telle sortie graphique ne passe pas par le CAT classique (CI-V en vocabulaire Icom) mais oblige à fonctionner en USB.

Cette illustration trouvée sur le site de DH4FR permet d’un peu mieux comprendre les choses:

Pour récupérer la sortie graphique, il ne faut pas fonctionner en « CI-V qui passe par l’USB » (on est alors limité à 19200bps) mais en « USB pur » (et ça tourne à 115200bps).

Ce choix s’opère par le biais du réglage SET / Connectors / CI-V / Unlink from remote.

Une fois paramétré ainsi, l’Icom 7300 va fonctionner comme il faut pour fournir la sortie graphique.

Vous pourrez ainsi enjoliver votre shack et impressionner vos visiteurs.

C’est à peu près tout d’ailleurs, car ne perdons pas de vue qu’il s’agit d’une image, et qu’aucun traitement (skimmer notamment) n’est possible.

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Åland

Si vous dites aux habitants des îles Åland qu’ils sont finlandais, ce qui est exact administrativement, ils vous regarderont avec un œil mauvais. Ils parlent suédois et sont administrativement autonomes de la Finlande.

Voila déjà un point qui, en tant que corse, me séduit un peu.

Mais je ne venais pas faire une visite diplomatico-politique. Qu’est-ce qui m’amenait au juste ? Rien de précis. L’envie d’aller vers le Nord, en plein mois d’août, et en voiture depuis Montpellier ça n’est pas rien.

Nous avons débarqué en ferry à Mariehamn au petit matin, et autant vous dire que l’activité de cette capitale de 10 000 habitants n’y était pas débordante.

Nous le remarquerons d’ailleurs pendant notre séjour, les horaires sont restreints, même en ce mois d’août aux très longues journées nordiques.

De toute façon, même quand les magasins sont ouverts, bon courage pour savoir ce que tu vas manger !

Les promenades furent nombreuses, parfois en barque en s’éloignant d’un ponton proche du camping, parfois à pied, juste pour le plaisir de se retrouver perdus entre la Baltique, la lande et les massifs de granit rose.

J’avais quand même quelques idées derrière la tête, et je n’étais pas en terrain totalement inconnu.

J’avais fait quelques QSO en tant que OH0/F1JKJ, je savais bien sur qu’Åland était une contrée DXCC séparée, et que ce privilège attirait vers les îles quelques contesteurs chevronnés qui y avaient installé des stations de contests de dimensions appréciables.

Une après-midi, je visitais ainsi Geta Berg, dans le Nord des îles, qui est le QTH de OH0V, une station installée par OH6LI.

En plus, il y avait une géocache !

Un autre jour, j’avais convenu de rendre visite à Sture, OH0JP. C’est le seul radioamateur actif de ces îles. Je l’avais déjà contacté de nombreuses fois, parfois comme OH0JFP, et auparavant même comme 212 AT 101 !

Je le retrouve chez lui, puis nous filons à sa station, distante de quelques kilomètres.

Après quelques heures passées ensemble, je repars avec l’envie de revenir, à une occasion, pour opérer sa station à une occasion ou l’autre, comme il me le propose.

C’était surtout un plaisir, visiblement partagé, de pouvoir se serrer la main, après de multiples contacts radio étalés sur plusieurs décennies, plusieurs bandes, y compris par satellite.