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TK/F1JKJ

Passant une semaine de vacances familiales en Corse, près de Figari, à  l’occasion des vacances de la Toussaint, j’ai décidé d’emporter de quoi faire de la radio et de trafiquer un peu, ce qui était un peu un challenge étant donné que ma station ne était rangée dans des cartons depuis plusieurs mois.

Voici le debrief.

Ce qui ne marche pas

L’indicatif à rallonge n’est pas une bonne idée, évidemment. Déjà que F1JKJ ce n’est pas la panacée à passer sous le QRM, alors si on ajoute TK/ devant ça devient compliqué, sauf quand les correspondants me chopent après avoir vu mon indicatif sur le cluster, bien sur. J’avais pensé un temps à demander un indicatif spécial (comme TK1KJ) mais n’étant pas fixé sur mon activité à un mois du départ, je ne l’avais pas fait.

Le câblage tentaculaire qui relie mon interface Microkeyer au transceiver ne fonctionnait pas, apparemment l’interface n’était pas alimentée. A l’époque, jugeant que ces câbles étaient vendus trop chers, j’en avais fabriqué un moi-même. Peut-être qu’une soudure a lâché, je ne sais pas…

J’avais, par ailleurs, dans ma « valise QRP », une autre interface Microham avec son câble (d’origine) qui fonctionnait, mais c’était un câble pour l’ICOM IC-703 (le transceiver de ma valise QRP) que je ne pouvais donc pas utiliser avec le K3. En résumé, il me fallait choisir entre K3 sans interface ou IC-703 relié au PC.

J’ai alterné entre ces deux configurations: Le K3 pour la SSB et l’IC-703 pour le FT8 & WSPR. Le truc le plus gênant était l’absence de suivi de la fréquence du K3, qui ne permettait pas à mon soft de log de noter la fréquence exacte.

Pour l’avenir, je vais commander deux câbles Microham d’origine: Un pour le Microkeyer, l’autre pour l’USB interface III.

Dans la catégorie câblage, j’avais aussi oublié un câble RCA-RCA pour commander le passage en émission de l’ampli. J’y ai remédié en reliant directement les deux RCA avec un fil électrique (enfiché dans les RCA comme ça, sans préliminaire).

Des outils, d’une manière générale, m’auraient été utiles. Le risque c’est que si on emporte des trucs « au cas où », on finit rapidement par transporter un camion entier. Mais un petit nécessaire avec un multimètre, un fer à souder, un tournevis…

La bande 40m en contest c’est horrible. Enfin, en contest SSB. Une cacophonie épuisante. Bah.

Ce qui fonctionne

Un netbook. Vous savez, ces petits PC qui se vendaient pour pas cher il y a quelques années. Il faut dire qu’ayant achevé ma conversion complète vers le monde Apple, je me suis trouvé un peu dépourvu: A la maison, j’ai un iMac, et en portable, j’ai un iPad. Mais les iPad c’est pas encore ça pour la radio. Donc, n’ayant pas envie de me payer un MacBook Pro sur le champ, je me suis rabattu sur un HP Mini 210, qui avait l’avantage de m’avoir été remis gracieusement (par le même OM qui m’a remis la valise QRP). Le PC tournait sous Windows et, bien que n’étant pas une bête de course, il a fonctionné comme il faut, et sans plantage (j’envisage de le passer en SSD). Pour internet, j’utilisais la 4G Bouygues de mon iPhone.

Les Powerpole. C’est pratique et ingénieux. Du coup, au retour, j’ai commandé des connecteurs supplémentaires pour appliquer à l’avenir un principe simple: Si ça se branche sur du 12V, ça doit avoir des powerpole.

La bande 40m pour les vacances, c’est super: Le DX a lieu quand il fait nuit, donc je n’avais pas de regrets à abandonner la radio pendant la journée, ce qui tombe bien puisque la famille comptait sur ma présence pendant la journée. Mis à part le CQWW, j’ai généralement été actif au petit matin (je n’ai pas trop de problème à me lever tôt, même en vacances). De plus, une fois le jour levé, les signaux étaient bons vers la France, ce qui m’a permis de contacter des copains. L’ami F8BBL a d’ailleurs mis en ligne des vidéos (, et ) sur lesquelles on peut constater le changement de signal avec le lever du jour.

Parfois, j’ai laissé la station tourner en WSPR, en émission et en réception.

La verticale 40m ce n’est pas une découverte, mais j’aime toujours autant: Le rapport encombrement démonté / temps de montage / performances DX de ma vieille Butternut HF2V (ou d’autres 1/4 d’onde) est imbattable. J’avais attaché l’antenne contre un chêne-liège, et tiré une douzaine de radians au sol. Monté en 1 ou 2h, et avec ça, le DX est au rendez-vous.

Peak DXPedition

L’expression « peak oil » désigne généralement le pic pétrolier mondial, c’est à dire le moment où la production mondiale de pétrole plafonne avant de commencer à décliner du fait de l’épuisement des réserves de pétrole exploitables.

Parallèlement, par le terme de « peak DXPedition », je souhaite partager avec vous la réflexion suivante:

Il est probable que nous ayons atteint le point culminant de l’activité radioamateur en matière d’expéditions DX.

Je me suis fait cette réflexion, compte tenu de la réunion de deux facteurs principaux:

  • Le cycle solaire en cours décline rapidement, et quitte à monter une grosse opération, il vaut mieux la faire lors d’un pic.
  • Mais les radioamateurs expéditionnaires vieillissent. S’ils peuvent garder le pied marin à 70ans, ce sera sans doute différent pour le cycle 25.

Quelques indices, en passant:

  • BOB, KK6EK, a annoncé dans la revue DX magazine de janvier/février 2017 la fin des expés « cordell ». Il s’agit du groupe qui avait été actif depuis San Felix (XR0Xen 2002), Kure (K7C en 2005), Clipperton (TX5K en 2013) et dernièrement Heard Island (VK0EK en 2016)
  • Il semble être de plus en plus difficile pour les expéditionnaires de monter de gros projets. Il n’y a qu’à voir combien ne voient jamais le jour.. Quelques annulations de 2016: Scarborough ! Corée du Nord ! Aves ! Central Kiribati ! Et sans perler de Bouvet, le dernier feuilleton à rebondissement !

Entendons-nous bien: Je ne parle ici que des « mega expéditions », celles à plusieurs centaines de milliers de dollars et de QSOs. Cette folie-là risque donc de se calmer, et de laisser (rendre ?) la place aux opérations à petits moyens, voire aux activités isolées de voyageurs solitaires ou de scientifiques.

Qu’en pensez-vous ?

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Adieu Jean-Luc, F6BIV

J’ai appris il y a quelques jours la disparition de Jean-Luc, F6BIV.

Étant un peu éloigné du monde de la radio ces temps-ci, j’ignore si son état de santé laissait craindre cela, ou bien si ça a été soudain. En tout cas, pour moi ce fut la stupeur et la tristesse.

Je connaissais Jean-Luc par le CDXC, bien sur, mais surtout par l’expé TK7C à laquelle il avait pris part. La vie en commun révèle les caractères et permet de connaître réellement quelqu’un. J’ai donc eu le plaisir de faire réellement la connaissance de Jean-Luc pendant TK7C.

Sans vouloir faire son portrait de façon extensive, je garde de lui le souvenir d’un homme au caractère tranché, d’une grande courtoisie et d’une très grande bonté. Plus anecdotique, je le revois encore tremper son doigt (qu’il s’était blessé en montant une spiderbeam) dans du whisky pour le désinfecter (nous n’avions pas d’alcool) et je me souviens encore de la première nuit d’expé pendant laquelle ses ronflements retentissants alors que nous partagions la même chambre, m’avaient poussé à trouver refuge dans le shack, bien plus calme !

Adieu Jean-Luc, mes pensées t’accompagnent vers le monde des SK

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TK7C – Episode 4

L’expédition prend rapidement son rythme, même si celui-ci suit les aléas de la propagation, de la forme des opérateurs et des antennes utilisables.

Une des plus grosses surprises de l’expédition aura été la force des signaux japonais. Tout au long de l’expé, nous aurons droit à de véritables pile-up de station japonaises, sur toutes les bandes et dans tous les modes. Un soir sur 40m SSB, alors que je demandais aux stations européennes un moment de QRX au profit de l’Asie, une station s’entêtait à me répondre (avec deux lettres de son indicatif, ce qui n’est pas une bonné idée) avec un signal de 9+10. Après l’avoir rappelée à l’ordre nominativement, lorsqu’il a décliné la totalité de son indicatif, j’ai eu la surprise de comprendre.. qu’il s’agissait d’un japonais !

Les signaux étaient véritablement très forts, ceci en raison de notre situation géographique. Les simulation radio-topographiques réalisées avant le départ faisaient apparaître un angle de tir très bas vers le Japon grâce au relief dans cette direction. Globalement, nous gagnions près de 10dB par rapport à un terrain plat ! A notre grand plaisir, nous aurons pu constater qu’il y avait bien une réalité derrière ces chiffres.

Au final, les stations japonaises occupent la 4ème place du podium dans le log de TK7C, après l’Allemagne, la Russie et la France.

Quelle que soit la direction, globalement, le rythme est soutenu. Nous atteindrons plusieurs fois le rythme de 9 QSO/minute, c’est à dire en moyenne 3 QSO/minute dans chaque mode ! Imaginez un peu l’effervescence qui règne dans ces moments là ! C’est un véritable plaisir, pour les opérateurs comme pour ceux qui, tout en se reposant, surveillent les indicatifs qui défilent dans le log en réseau.

Pendant toute la semaine, nous avions un autre objectif: Réaliser autant de contacts que possible sur les bandes « délaissées », et particulièrement le 12m pour laquelle nous avions reçu des sollicitations avant le départ. Nous surveillions donc attentivement les ouvertures, mais la propagation n’est pas notre alliée. C’est finalement le Vendredi que la situation se débloque, les QSO s’enchaînent sur les bandes hautes, dans les trois modes, au rythme du QSB.

La présence de six DXeurs affamés n’est pas passée inaperçue sur l’île, et nous aurons plusieurs visites de la part d’OMs locaux, qui n’hésitaient pas à faire des heures de route pour venir nous voir. TK1CX, SWL Steve, TK5IH+YL, TK5EL, TK5XN.. chacun venant partager ses anecdotes, ses passions radio, et même des spécialités gastronomiques ! Ce fût ainsi beaucoup de bon temps partagé.

Le matériel, lui, a fonctionné sans difficulté. Mis à part les soucis à la mise en route, un coaxial coupé en plein pile-up par un quad qui passait à proximité, et le fort QRM récolté par une des spiderbeam, nous n’aurons aucun souci. Ce n’est pas forcément gagné d’avance: Le trafic ayant lieu 24h/24, tout reste en fonctionnement pendant une semaine non-stop. J’étais par exemple dubitatif sur les petites alimentations à découpage emportées, elles n’ont donné aucun signe de faiblesse. Les transceivers et les amplis eux aussi ont tenu le coup sans surchauffe.

Le Samedi 10 mai, après une semaine d’activité vient le moment du démontage. Nous nous étions fixé un objectif de 20000 QSO mais la dernière nuit n’aura pas permis de l’atteindre. Bernard F9IE, qui tout au long de la semaine aura montré l’exemple en matière de motivation au trafic, décide de rester actif sur 40m, en graphie et en phonie, pendant que nous démontons tout le reste. Peu avant midi, il franchit l’objectif !

C’est alors le moment de nous séparer, après avoir échangé quelques photos prises, et avec la promesse de prochains moments ensemble. Je repars en début d’après-midi, et après avoir déposé F6BIV à l’aéropost, j’embarque, la voiture chargée comme à l’aller,  sur le bateau du retour. Le lendemain matin, chacun est retourné chez soi, la tête pleine de « tango kilo seven charlie », au terme d’une expé qui, bien que modeste quant à sa destination, n’aura pas manqué de moments intenses !

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TK7C – Episode 3

La vie en communauté peut s’avérer très sympathique lorsque, le samedi soir après avoir tout installé et testé, vous prenez un bon repas ensemble.. mais elle peut aussi se révéler difficile lorsque, la nuit venue, vous vous apercevez que tout le monde ronfle, y compris votre compagnon de chambrée, et qu’il sera impossible de trouver le sommeil. C’est ainsi que j’ai fini ma première nuit (2h-6h) sur le canapé du « shack » où je m’étais réfugié.

Nous n’avions par mis en place de planning précis bande/mode/heures, mais le rythme s’installa naturellement. Le soir, certains restaient actif assez tard, la relève arrivait au petit matin. La journée, les remplacements étaient beaucoup plus simples. Certains faisaient la sieste au lit ou dans le canapé, plus légèrement. Toujours un remplaçant.

Globalement, je n’ai jamais eu le sentiment d’être au bagne, même si, parfois, lorsque vous vous retrouvez à 4h du matin en pyjama à appeler CQ CQ sans beaucoup de réponse, vous vous demandez un peu ce que vous faites là.

Je me souviendrai sans doute toute ma vie de mon premier soir sur 40m (je pense que c’était Dimanche 4), ce fût une expérience mémorable: Mon premier vrai pile-up. Il m’était arrivé, en contest par exemple, d’atteindre des gros taux de QSO/minute, mais là ce n’était pas tellement ça qui était en jeu, c’était le nombre de personnes qui appelaient.

Au bout d’un moment, le pile-up est tellement fourni que vous n’entendez plus rien. Pas un gros signal duquel vous pouvez extraire quelques lettres, ils sont tous gros. Il ne reste plus qu’un bruit indéchiffrable dans lequel il devient impossible de sortir deux lettres.

A ce moment là, vous comprenez que c’est à vous d’agir, il faut assurer!

Vous policez la foule, vous passez en split, vous appelez par numéro.. bref, après plus de trois heures « sous le feu », j’avais vraiment le sentiment d’avoir franchi un pas dans mon initiation radio.

Les soirs suivants, c’est avec une confiance grandie que je m’installais sur 40 ou 80, pour des partie de « faune » qui portent parfois bien leur nom.

[A SUIVRE]